Tizi-Ouzou, la ville en mouvement. Un espace urbain en recomposition

Authors

  • Naïma Agharmiou-Rahmoun Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion, Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, Algérie

Keywords:

ville, agglomération, rural, planification urbaine, territoire

Abstract

Dans la région de la Kabylie du Djurdjura, l’émergence des villes a été tardive. Ce n’est que vers le milieu du 19ème siècle, sous la colonisation française, que les premiers germes urbains viennent rompre une constance villageoise séculaire. La ville de Tizi-Ouzou offre ainsi un exemple intéressant de ville de montagne dont l’évolution accélérée lui a permis de passer très vite du stade de bourg à celui de grande ville. Il s’agit d’un cas atypique d’une « nouvelle ville » algérienne ayant prospéré très vite dans un hinterland rural, des plus denses de la Méditerranée. La ville devient très vite le produit de greffes d’espaces et de territoires successifs, chacun renvoyant à une époque historique, à un projet de développement différent: village-Bordj à l’époque turque ; centre colonial- chef-lieu de département à l’époque française puis chef-lieu de wilaya et pôle régional dans l’armature urbaine nationale actuelle. La ville est ainsi bâtie par touches successives jusqu’à former un noyau urbain de près de 110000 habitants aujourd’hui. Après l’indépendance du pays (1962), d’autres espaces complèteront l’ossature de la ville, certains planifiés par l’État, d’autres spontanés exprimant les mutations de l’économie et de la société. Le but de cette contribution est de montrer l’incessant mouvement du territoire de la ville de Tizi-Ouzou. Les différentes politiques de développement de la ville que ce soit celles menées par l’administration coloniale ou des pouvoirs publics algériens traduisent souvent une « gouvernance locale » hasardeuse, une planification urbaine épisodique. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait qu’il s’agit là d’une ville sans histoire urbaine. Dans l’espace urbain « intramuros », les incohérences urbanistiques et les désarticulations traduisent ce passé proche, de village de montagne. Toutes ces péripéties de la ville expriment plus une somme de manifestations individuelles qu’une action réfléchie et planifiée des pouvoirs locaux. D’où notre démarche d’investigation visant à comprendre la formation de la ville depuis l’émergence du premier noyau urbain. Puis d’analyser l’expansion de la ville pendant un demi-siècle de développement du pays (1962-2014).

DOI: 10.15551/lsgdc.v38i0.09

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Published

2015-10-15

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Section

Articles