Impacts de la variabilité climatique et de la pression démographique sur les ressources en eau du bassin de Thysse Kaymore (Saloum-Sénégal)

Authors

  • Waly Faye Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal
  • Didier Orange IRD, UMR 210, Eco&Sols, Montpellier, France
  • Alioune Kane Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal
  • Awa Fall Niang Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal
  • Ionuț Minea Alexandru Ioan Cuza University of Iași, Romania

Keywords:

variabilité climatique, ressources en eau, bassin versant, bassin agricole

Abstract

Dans le bassin arachidier (en zone soudano-sahélienne) et particulièrement dans le bassin de Thysse Kaymore, le déficit pluviométrique continu et prononcé depuis les années 1970 et la pression démographique croissant ont conduit à la dégradation des ressources en eau, rendant de plus en plus difficile l’accès à l’eau. Les eaux souterraines sont souvent très profondes, alors que les eaux de surface qui devraient servir de recours dans de pareilles situations connaissent un tarissement précoce. Dans ce petit bassin de 162km2, le déboisement massif, la mise en culture de zones marginales et la disparition de la jachère conjugués au contexte climatique défavorable et à la pression démographique ont entrainé la dégradation du réseau hydrographiques et modification du fonctionnement hydrologique. Pour étudier les impacts de la péjoration climatique et de la pression anthropique sur les ressources en eau du bassin de Thysse Kaymore et sur les conditions de vie des populations, nous avons effectué l’analyse des séries chronologiques des précipitations de 1918 à 2011, des mesures piézométriques ainsi que des débits. Pour l’analyse diachronique de l’évolution des espaces ruraux des images Landsat de 1986, 1996, 2007 et 2016 sont utilisés. Les déficits pluviométriques annuels varient entre 54 et 60%. On constate un abaissement du niveau des nappes phréatiques, le tarissement précoce des puits, l’assèchement et l’ensablement des bas-fonds, une profondeur importante du niveau de l’eau sous le sol (58 à 116m pour le Continental Terminal et 300m pour le Maestrichtien) dans cette zone rurale ou les eaux souterraines sont les principales sources d’approvisionnement en eau des populations. A cette péjoration pluviométrique, il faut ajouter la forte pression démographique avec l’augmentation de la population qui a doublé en 30 ans (de 9400 habitants en 1976 elle est passée à 22524 en 2013) entrainant la multiplication des besoins en eau. Nonobstant ces problèmes accrus d’approvisionnement en eau potable des populations, cette zone constitue un bassin agricole, dont 62% des 90,76% de sa superficie cultivable sont exploités. Dans le même temps, on note le développement du maraîchage, une activité fortement consommatrice d’eau. Les besoins futurs en eau seront donc en croissance. Il est donc important de considérer un modèle durable de l’alimentation correcte en eau de cette population rurale.

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Published

2017-10-31

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Articles